Le rythme est inné
L'enfant est un musicien né.
Il a une prédisposition naturelle et instinctive pour la musique, pour sa musique. Et sa musique, c'est le rythme.
En effet, avant même de venir au monde, le fœtus baigne dans le rythme et la polyrythmie.
Le fœtus perçoit tout au long de la gestation trois sons dominants : le rythme cardiaque de sa mère, régulier et binaire, le rythme de son propre cœur (également binaire), et le rythme respiratoire de la mère, rythme ternaire (inspiration, blocage, expiration).
Bercé par cette polyrythmie originelle, le fœtus est particulièrement réceptif aux basses (voix graves), mieux propagées que les fréquences aiguës au travers du liquide amniotique. Le fœtus se développe progressivement dans cet univers sonore.
Dès sa venue au monde, l'enfant recherchera instinctivement ces premières perceptions, rassurantes.
De plus, à l'exception de l'odorat et de la vue, les sens du nouveau-né s'élaborent avant sa naissance. Le premier sens actif est l'ouïe. L'oreille possède d'ailleurs trois fois plus de connexions au système cérébral que l'œil.
Le nouveau-né est ainsi naturellement doué pour percevoir et mémoriser les rythmes.
Paradoxalement, nos cultures occidentales le plongent dans le silence (quoi de plus feutré et silencieux qu'une maternité ?). Tenu à l'écart de la musique, et de sa musique, l'enfant occidental est coupé dès sa naissance des rythmes sécurisants qui l'habitent déjà. C'est un réel traumatisme, qui bloque sa sensibilité innée pour la polyrythmie, donc pour la musique en général.
Lutter contre le stress par le rythme :
Maladie de notre époque, le stress peut avoir de multiples sources. Mais le burn-out, l'usure professionnelle, en est sans doute la principale. Lorsque le surmenage, le ras-le-bol et la fatigue arrivent à un point tel que les victimes du stress n'arrivent plus à se relaxer, même le sommeil n'est plus réparateur.
Tant que le niveau de stress ne relève pas d'une véritable thérapie, le travail du rythme permet d'apaiser et canaliser les angoisses, de reconquérir la confiance en soi, et se montre bénéfique pour de multiples raisons :
Très accessible, il permet de (re)vivre des situations de réussite
Calée sur une pulsation rythme, il permet de retrouver le contrôle de soi car il oblige à la concentration, la régularité, la précision
L'implication corporelle du rythme, qui oblige à une maîtrise de tout le corps, modifie aussi la rigidité du fonctionnement mental
Il permet de retrouver des notions de plaisir et d'effort pour les sujets démotivés
Le sujet apprend à réinvestir son corps : souplesse, coordination, maîtrise de l'ampleur et de la force des gestes, image du corps…
Indissociable de la polyrythmie, le travail du rythme permet de retrouver une expérience bénéfique du groupe, confronte au respect et à l'écoute de l'autre
Fondamentalement active et gaie, la polyrythmie est à la fois une défense contre la solitude et la mélancolie
Ainsi, travailler le rythme permet de se rééquilibrer, physiquement et mentalement